Devoir de résistance
Durant l'été 1942, l’avocat communiste Charles Lederman engagea une démarche en direction de l'Eglise de France. Il rencontra, à Lyon, le père de Lubac qui le recommanda à Monseigneur Saliège, archevêque de Toulouse. L'entrevue eut lieu à la mi-août. Il informa le prélat de la situation des juifs de France, des suites de la rafle du Vel'd'Hiv', des déportations et de leur destination dont on commençait à avoir connaissance, comme des massacres commis en Europe de l'Est. Après avoir écouté son hôte, Monseigneur Saliège interrogea : « Pouvez-vous me donner votre parole que ce que vous me dites est exact ? » Charles Lederman donna sa parole.
Le prélat, dont la santé était très affaiblie et sur lequel s'exerçait déjà de fortes pressions de Vichy, lui déclara alors : « Dimanche prochain, une lettre sera lue dans les églises de mon diocèse. »
Voici un extrait de cette lettre :
« Il y a une morale chrétienne, il y a une morale humaine qui impose des devoirs et reconnait des droits. Ces devoirs et ces droits tiennent à la nature de l'homme. Ils viennent de Dieu. On peut les violer. Il n'est au pouvoir d'aucun mortel de les supprimer.
Que des enfants, des femmes, des hommes , des pères et mères soient traités comme un vil troupeau, que les membres d'une même famille soient séparés les uns des autres et embarqués pour une destination inconnue, il était réservé à notre temps de voir ce triste spectacle. [...]
Les étrangers sont des hommes, les étrangères sont des femmes. Tout n'est pas permis contre eux, contre ces hommes, contre ces femmes, contre ces pères et mères de famille. Ils font partie du genre humain. Ils sont nos frères, comme tant d'autres
Pourquoi le droit d’asile dans nos Eglises n’existe-t-il plus ?
Pourquoi sommes-nous des vaincus ?
Cet acte parle en faveur de son humanité, de sa foi chrétienne autant que de son courage. Ainsi, le préfet de Toulouse dénoncera-t-il, dans un rapport de 1942, « les mandements de certains prélats et la propagande étrangère. » Plus grave encore, dans Je suis partout, l’écrivain et collaborationniste Robert Brasillach accusera Monseigneur Saliège de « révolte quasi-ouverte contre l’ordre nouveau. »
Un devoir de résistance
Au-delà des circonstances, cet acte est un exemple du devoir qui s’impose à tout être humain , lorsqu’il se trouve en présence de situations où des populations se trouvent humiliées, atteintes dans leur dignité humaine, et sans attendre qu’elles soient persécutées : un devoir de résistance. Cela implique une certaine vigilance, une certaine attention à l’Homme.
Certes, à une époque où l’information nous met quotidiennement en présence de tant de situations dramatiques, à l’échelle de la planète, le risque existe que ce devoir de résistance perde de sa vigueur. Il y a par conséquent une obligation de rappeler aux jeunes générations, dont on sait qu’elles ne manquent ni de coeur ni de générosité, qu’il existe bien pour tout homme un devoir de résistance.
source: arrêt sur image.
Le prélat, dont la santé était très affaiblie et sur lequel s'exerçait déjà de fortes pressions de Vichy, lui déclara alors : « Dimanche prochain, une lettre sera lue dans les églises de mon diocèse. »
Voici un extrait de cette lettre :
« Il y a une morale chrétienne, il y a une morale humaine qui impose des devoirs et reconnait des droits. Ces devoirs et ces droits tiennent à la nature de l'homme. Ils viennent de Dieu. On peut les violer. Il n'est au pouvoir d'aucun mortel de les supprimer.
Que des enfants, des femmes, des hommes , des pères et mères soient traités comme un vil troupeau, que les membres d'une même famille soient séparés les uns des autres et embarqués pour une destination inconnue, il était réservé à notre temps de voir ce triste spectacle. [...]
Les étrangers sont des hommes, les étrangères sont des femmes. Tout n'est pas permis contre eux, contre ces hommes, contre ces femmes, contre ces pères et mères de famille. Ils font partie du genre humain. Ils sont nos frères, comme tant d'autres
Pourquoi le droit d’asile dans nos Eglises n’existe-t-il plus ?
Pourquoi sommes-nous des vaincus ?
Cet acte parle en faveur de son humanité, de sa foi chrétienne autant que de son courage. Ainsi, le préfet de Toulouse dénoncera-t-il, dans un rapport de 1942, « les mandements de certains prélats et la propagande étrangère. » Plus grave encore, dans Je suis partout, l’écrivain et collaborationniste Robert Brasillach accusera Monseigneur Saliège de « révolte quasi-ouverte contre l’ordre nouveau. »
Un devoir de résistance
Au-delà des circonstances, cet acte est un exemple du devoir qui s’impose à tout être humain , lorsqu’il se trouve en présence de situations où des populations se trouvent humiliées, atteintes dans leur dignité humaine, et sans attendre qu’elles soient persécutées : un devoir de résistance. Cela implique une certaine vigilance, une certaine attention à l’Homme.
Certes, à une époque où l’information nous met quotidiennement en présence de tant de situations dramatiques, à l’échelle de la planète, le risque existe que ce devoir de résistance perde de sa vigueur. Il y a par conséquent une obligation de rappeler aux jeunes générations, dont on sait qu’elles ne manquent ni de coeur ni de générosité, qu’il existe bien pour tout homme un devoir de résistance.
source: arrêt sur image.